Journée internationale des droits des femmes 2022

A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, nous avons souhaité mettre en avant le témoignage de trois de nos adhérentes ;
Comment ont-elles connu l’association Question Confiance ?
Que leur inspire cette journée du 8 mars ?
Quelles mesures voudraient-elles voir mises en place afin de favoriser l’égalité femme-homme ?

Notre association n’existerait pas sans nos bénévoles.
Cette journée est aussi l’occasion de mettre en avant leurs rôles, les raisons de leur implication. Nous les avons également questionnées sur les mesures qu’elles souhaitent voir mises en place afin de favoriser l’égalité femme-homme.

Marie-Pierre, Nathalie, Sandrine, Amina, Carole, Emilie, Nadine ont acceptées de témoigner et nous les en remercions. 

Témoignage de Marie-Pierre

Comment as-tu connu l’association Question Confiance ?

J’ai entendu parler de l’association par une amie, au début de mon burn-out. Elle m’a juste dit : « quand tu seras prête, tu verras, il y a des femmes formidables, professionnelles, qui pourront t’aider.
Alors, quand je me suis sentie prête, j’ai assisté aux ateliers. Ces ateliers sont animés par des professionnelles bénévoles qui sont spécialisées, chacun avec des outils différents, des outils qui ont pour objectifs de :
• retrouver le chemin de la confiance en soi ;
• reprendre le cours de sa vie ;
• reconnexion à son Moi ;
• rencontres et échanges, pour parler, sortir de son isolement ;
• se faire du bien : massage, maquillage, vide-dressing, pique-nique, etc.
Aujourd’hui, je suis encore inscrite, je suis sur mon chemin… en paix.
Cette association de femmes est formidable et nécessaire.

Que t’inspire cette journée du 8 mars ? Quelle(s) mesure(s) voudrais-tu voir mise(s) en place afin de favoriser l’égalité femme-homme ?

Je ne suis pas militante, je suis pour l’égalité des femmes et des hommes, consciente de nos différences de connaissance, de savoir-être. Oui, je souhaiterais que femme et homme puissent être une bonne équipe :
• au travail : même rémunération, même responsabilités ;
• en famille : les hommes ne portent pas les enfants mais ne pas les exclure de la grossesse ! Partager, faire avec, créer du lien avec l’enfant… Pour ce faire, il faudrait instaurer un droit à des jours de « paternité » plus long, pendant et après l’accouchement, au même titre que les droits aux femmes ;
Que les femmes puissent être libres dans la rue, dans les lieux de fête, sans peur. Que l’on se protège mutuellement. Femme, homme, même combat.
Un monde riche de toutes les différences, pour elle et lui. Voilà mon monde à moi.

Témoignage de Nathalie

Comment as-tu connu l’association Question Confiance ?

C’est le CIDFF qui m’a parlé en premier de cette association. J’étais suivie pour un bilan de compétences et passais une période difficile. C’était en juillet 2019. Question Confiance m’a permis de recréer du lien social, de sortir. Je me sens bien dans cette asso, parce qu’on est dans le même bateau, les adhérentes et moi-même. Il n’y a pas de jugements, pas de critiques.

Que t’inspire cette journée du 8 mars ?

C’est une journée utile, qui met en avant les associations aidant les femmes victimes de violences. C’est la journée durant laquelle on permet aux femmes d’être mieux considérées et orientées quand c’est nécessaire. Pour le reste, je trouve également que c’est une journée parmi toutes les autres « journées de » qui existent. La femme devrait être considérée comme l’égal de l’homme tous les jours… Je ne vois pas vraiment le changement de cette journée, que ce soit au travail ou à la maison. Il y a plus à faire encore.

Quelle(s) mesure(s) voudrais-tu voir mise(s) en place afin de favoriser l’égalité femme-homme ?

En premier viendrait l’égalité salariale. On en parle depuis des années mais ça n’évolue pas. Ensuite, si j’étais décisionnaire, je sanctionnerais les comportements machistes en entreprise, notamment dans les secteurs que l’on dit masculins.

Témoignage de Sandrine

Comment as-tu connu l’association Question Confiance ?

J’ai connu Question Confiance par Citad’elles. Après une enfance difficile – j’ai été violée par mon beau-père et d’autres hommes – et voyant mes enfants grandir, j’ai jugé qu’il était temps de prendre soin de moi, de reprendre confiance en moi. Là, j’ai rencontré Émilie, bénévole à QC, qui m’a invitée à découvrir l’association l’année dernière. J’ai franchi la porte et QC m’aide à retrouver l’estime de moi-même, la confiance aussi. Elle m’a redonné le sourire. Je suis au début du chemin, je redécouvre ce qu’est l’amour de soi. Les associations comme celle-ci sont très importantes !

Que t’inspire cette journée du 8 mars ?

Si seulement on pouvait être égaux et mettre cette journée au placard. Il y a trop d’hommes qui pensent encore que les femmes sont le sexe faible et que leur place est à la cuisine. Cette journée a toute sa place, mais on n’en fait pas assez. Les mentalités ne changent pas, ou pas assez vite.

Quelle(s) mesure(s) voudrais-tu voir mise(s) en place afin de favoriser l’égalité femme-homme ?

Il faudrait changer les mentalités dès l’enfance, arrêter d’offrir des dinettes aux petites filles et des camions aux petits garçons. L’éducation a l’égalité homme-femme se fait dès le plus jeune âge. J’aimerais qu’on insiste sur l’égalité au travail, l’égalité des salaires, parce cette inégalité existe encore.
Et puis il faudrait punir les actes d’agressions sexuelles sévèrement. On ne peut pas laisser les jeunes femmes se faire agresser dans les transports en commun et ne pas punir le coupable. Où est la justice quand les violeurs courent les rues parce que les victimes n’ont pas été entendues. Les agents qui accueillent les victimes doivent être formés à cette écoute, doivent être sanctionnés s’ils sortent de leur cadre et se permettent de juger ou de critiquer les victimes.

Témoignage de bénévole : Amina Haddad

Quelle est ta mission au sein de Question Confiance ?

J’anime au sein de Question Confiance les ateliers sportifs autour du karaté fitness. L’objectif est d’apprendre des techniques martiales de manière détendue et positive sur un rythme musical. Cet atelier a également pour buts d’apprendre à canaliser les émotions, dépasser ses peurs en douceur, retrouver confiance en son corps et se sentir maître de son intégrité physique et morale.

D’où vient ton engagement en faveur des femmes ?

Mes études et mon parcours de vie m’ont très vite sensibilisée aux difficultés que peut représenter le fait d’être une femme ici et ailleurs dans le monde. Je me suis également posé beaucoup de questions à travers mon sport. Aujourd’hui, le karaté, comme beaucoup d’autres arts martiaux, reste résolument masculin. Encore peu de femmes envisagent d’y trouver leur place et leur épanouissement, elles y sont souvent sous-représentées. Ces disciplines sont pourtant de formidables opportunités pour les femmes car elles sont vectrices de confiance en soi, d’inclusion et d’appropriation de son corps.
J’ai aujourd’hui tourné mon projet personnel et professionnel autour de ces questions de confiance et de réalisation de soi. J’ai souhaité enseigner le karaté pour développer une pédagogie tournée vers les publics féminins. Préparatrice mentale de métier, j’ai à cœur d’accompagner les personnes dans la réalisation de leurs objectifs tout en favorisant la confiance, le dépassement et l’estime de soi.

Que t’inspire cette journée du 8 mars ?

Je vois cette journée comme un temps privilégié pour sensibiliser, discuter, faire le point sur les questions autours des droits des femmes et de nos places dans la société. Cette journée permet aussi souvent de mettre en lumière le travail des personnes et associations telles que Question Confiance qui s’engagent au quotidien pour les femmes.

Quelle(s) mesure(s) voudrais-tu voir mise(s) en place afin de favoriser l’égalité femme-homme ?

Pour moi, l’égalité des sexes ça se joue dès l’enfance. C’est un des premiers lieu ou l’individu se socialise. À l’école, nous construisons notre expérience, notre personnalité mais également notre place au sein d’un groupe et d’un système. J’aimerais que plus de choses soient faites à l’école pour éveiller les consciences. Favoriser la confiance des jeunes filles en leurs capacités, promouvoir l’accès aux sports et aux études en luttant contre les croyances limitantes et les stéréotypes de genre.

Témoignage de bénévole : Carole Claverie

Quelle est ta mission au sein de Question Confiance ?

Je suis chargée d’organiser les sorties. En retraite depuis février 2020, je me suis dit que c’était le moment de donner de mon temps et d’accompagner d’autres femmes. J’essaie de varier au maximum nos escapades : musée, cinéma, loto, sortie bateau, théâtre d’improvisation, etc.

D’où vient ton engagement en faveur des femmes ?

À l’heure actuelle, ce n’est pas évident d’être une femme dans notre société. J’aimerais que toutes les femmes soient libres, de corps et d’esprit et que la société leur en donne la possibilité. Je suis convaincue qu’une femme aujourd’hui reste entravée et qu’ensemble, avec punch et détermination, nous pouvons changer la situation.

Que t’inspire cette journée du 8 mars ?

Depuis plusieurs années, je me demande pourquoi avoir une seule journée mettant en avant les difficultés rencontrées par les femmes. Les autres jours, on ne doit pas en parler ? Évidemment, c’était une avancée majeure cette journée internationale des droits des femmes, mais a-t-on une journée des hommes ? Dans l’absolue, cette journée ne devrait pas exister, notre cause, nos droits, devraient être défendus quotidiennement.

Quelle(s) mesure(s) voudrais-tu voir mise(s) en place afin de favoriser l’égalité femme-homme ?

La mesure évidente est l’égalité salariale ! Ça me choque que ce ne soit toujours pas le cas. Un homme et une femme, sur le même poste, devraient toucher le même salaire.
Par ailleurs, si je le pouvais, j’agirais sur les milieux professionnels dits « masculins ». Ils devraient être mis en avant pour que les femmes puissent aussi se diriger vers ces métiers qui ne recrutent pas assez de talents féminins. Une femme a autant de capacités qu’un homme et ne devraient jamais être la cible de réflexion parce qu’elle est routière ou maçonne.
Il me semble aussi important de travailler à l’égalité dans le congé parental. Une femme ne devrait pas être la seule à s’occuper de son nouveau-né, un papa devrait avoir autant de droit de congés que la maman ; s’inspirer des pays nordiques serait bénéfique, je crois. Et la perte de salaire est bien trop lourde et empêche de nombreux parents de le prendre, ce congé parental. Là aussi, il faudrait revoir notre copie.

Témoignage de bénévole : Emilie Dorbane

Quelle est ta mission au sein de Question Confiance ?

Je suis art-thérapeute bénévole et je suis également l’une des coordinatrices bénévoles.

D’où vient ton engagement en faveur des femmes ?

Mon engagement vient de notre histoire. La place de la femme dans l’histoire, la façon dont elle a été écartée, stigmatisée, méprisée, minimisée… La femme, de tous temps, souffre et doit se battre plus fort pour être, exister et avoir une place : SA PLACE.
Lorsqu’une femme vit des émotions ou des épreuves de vie, elle est renvoyée à une image dévalorisante et la société ne la porte pas à la hauteur de ses difficultés ou de ses besoins. Les mentalités changent et bougent et ça reste extrêmement positif… mais à l’échelle mondiale, c’est encore et toujours trop lent !
Mon engagement, c’est faire ma part en tant que femme pour d’autres femmes !

Que t’inspire cette journée du 8 mars ?

La journée du 8 mars m’inspire un sentiment de désolation au XXIe siècle. En effet, avoir besoin de cette date pour que mondialement les femmes aient UNE journée où tout le monde pense qu’elles peuvent avoir des droits… c’est trop peu. Mais remis dans son contexte de création, c’est une avancée majeure. C’est une journée où on peut faire plus de bruit ! Où on peut se mettre en valeur et revendiquer nos droits en tant que FEMMES et à l’échelle MONDIALE.

Quelle(s) mesure(s) voudrais-tu voir mise(s) en place afin de favoriser l’égalité femme-homme ?

Que toutes les mesures promises par les hommes depuis déjà des années soient mises en place et respectées et là, on aura un magnifique début d’égalité homme-femme.

Témoignage de bénévole : Nadine Cazier

Quelle est ta mission au sein de Question Confiance ?

Je suis socio-esthéticienne et j’interviens au sein de l’association comme animatrice d’atelier collectif. Je travaille avec l’outil esthétique et le conseil en image autour de la confiance en soi, de la reconstruction identitaire et de l’estime de soi. C’est le fil conducteur de mes ateliers, qui sont ludiques et instructifs.

D’où vient ton engagement en faveur des femmes ?

En tant que femme, il est normal, je trouve, d’être engagée auprès d’autres femmes. Je travaille depuis 10 ans sur une plateforme qui vient en aide aux femmes victimes de violences familiales, c’est vraiment une cause qui me tient à cœur.
J’aime œuvrer pour les autres et l’injustice et la violence sont deux choses qui m’insupportent. Si je peux aider les femmes à vivre certaines épreuves grâce au conseil en image, si elles peuvent grâce à mes ateliers retrouver de quoi rebondir, reprendre confiance en elles, alors j’aurais été utile. Je suis convaincue qu’entourée de bienveillance et d’amour, une femme victime de violences trouve plus facilement le chemin de la résilience.

Que t’inspire cette journée du 8 mars ?

La journée du 8 mars est symbolique, je trouve ça bien que l’on puisse mettre la femme et ses droits en avant et faire avancer les choses, ensemble. Et dans le même temps, il y a tellement de « journée de », que la journée internationale des droits des femmes est noyée dans la masse.

Quelle(s) mesure(s) voudrais-tu voir mise(s) en place afin de favoriser l’égalité femme-homme ?

Les mesures qui devraient être mises en place en priorité sont celles qui touchent à la justice. Des amandes devraient être données dès qu’une règle n’est pas respectée, et cela concerne entre autres les employeurs qui continuent de ne pas payer de la même manière un homme et une femme ayant le même poste. C’est intolérable pour moi que cela existe encore. Il faudrait, à mon sens, une vraie répression.
Par ailleurs, il serait bon de former à l’écoute et à la bienveillance tous les interlocuteurs qu’une femme victime de violence est amenée à voir dans le cadre d’un dépôt de plainte. Cela reste un parcours du combattant, c’est inadmissible.